Mélange hétéroclite de morceaux d’humanité, la Cour des Miracles est le creuset au sein duquel se mélangent les populations, les rebuts de la société, les iconoclastes et les rebelles…
Néanmoins, il est possible de distinguer différentes catégories auxquelles appartient chacun des membres de ce patchwork des bas-fonds.
- Les pauvres hères : certainement la partie la plus nombreuse. Ils n’ont pas d’autre endroit, pas d’autre refuge où se nourrir et se cacher. Ils ont atterri à la Cour car ils ont tout perdu… ou n’ont jamais rien eu. Seuls ou en famille ils y vivent comme au sein de la seule maison qu’ils n’ont jamais eue.
- Les filous et voyous : les raisons sont nombreuses de se retrouver en ce lieu mais la principale est certainement que l’autorité n’y a pas sa place. Nulle voix pour imposer des lois autre que celles du bon sens. Nul besoin de subir les lois de la société, les filous et voyous sont le gagne pain de la Cour : ils rapportent ce qui nourrit la multitude. Ce sont eux qui ont le plus de rapport avec le monde extérieur, car ils en ramènent ce qu’il faut pour subsister. Ils vont et viennent, souvent seul, mais aussi des fois en groupe, ce sont des durs, des survivants.
- Les mendiants : ils appartiennent à la catégorie précédente, mais ont souvent la particularité de gagner leur pain grâce à la mendicité, en se grimant, se déguisant pour paraître plus misérable qu’ils ne le sont. Le terme « Cour des Miracles » provient de ces traîne-misère qui maquillent leurs maux et se relèvent comme par miracle lorsque le travail est fini.
- Les altruistes à la recherche de rédemption : Au milieu de ces populations, traînent des individus dont les motivations restent obscures… Ils ne manquent pas de moyen, de culture, ni même de potentiel, mais ils sont là. De fait, ils ne prétendent pas être là pour eux même, mais pour les autres, par altruisme, pour aider ceux qui en ont besoin. Il ne faut pas se méprendre, ils s’achètent une conduite pour se pardonner un écart (réel ou factice) selon leur code moral. Leur présence est pourtant bien utile car ils font avancer les choses, aident la communauté.
- Les autres : finalement, certains sont inclassables car eux même ne savent pas pourquoi ils sont là… ils s’y trouvent certainement bien car la Cour est devenu une famille pour eux, mais pourtant leur présence reste un mystère.
C’est ce mélange qui compose la Cour et qui en fait la richesse… chacun peut y trouver sa place pour peu qu’il se donne la peine de comprendre ce qu’elle est. La Cour n’est pas un simple lieu, c’est une véritable entité, un organisme vivant qui pulse et palpite au rythme de toutes ces petites vies qui la composent…