Une bonne occasion. Sanghine avait fait part de son nouvel appart à Orichalk. Elle venait d’emménager, comme de nombreux au sein de la Cour. Petit à petit les immeubles vides trouvaient preneur. Qui un appart, qui une roulotte. Même certaines carcasses de voiture accueillaient de nouveaux occupants. Madbird avait élu domicile dans un pickup.
Donc Sanghine avait proposé de fêter son arrivée, leur arrivée à tous. C’était l’occasion que chacun puisse faire connaissance.
Orichalk craignait que les personnalités ne s’affrontent, que les comportements ne divergent. Il fallait surtout que chacun apprenne à vivre ensemble, à accepter les différences. Car de cette différence, la Cour est plus forte. Au lieu de tomber dans le moule que l’Oeil a forgé, que la cour serve de creuset à leur alliance naissante…
Les uns après les autres arrivèrent au lieu du rendez-vous. La quasi-totalité des « protecteurs » de la Cour était présente. Quelques paroles échangées, un toast levé à cette rencontre improbable. Les invités restaient pourtant sur leur réserve, méfiants.
Après quelques mondanités, il fallait bien qu’Orichalk aborde le sujet de ses préoccupations.
- Avant de vous dire pourquoi je souhaitais vous voir ce soir, je souhaitais vous parler d’un point qui me chagrine… Nos contacts dans la police *regard vers Bishop* m’ont informé que l’on s’intéresse d'un peu trop près à nous. Et ça, ça ne me plait pas. Nous survivons car l’ombre nous protège. Si nous venions à être exposés en plein jour, je ne donne pas cher de notre peau. Il semblerait que certains d’entre nous aient fait usage de la force, trop ostensiblement. Je n’aime pas le sang. C’est sale. Ni la violence gratuite. Soyez vigilants, la discrétion est notre survie, ne l’oubliez pas. Tant que nous n’attirons pas trop l’attention sur nous, nous survivrons.
Un silence suivit ce discours. Il ne visait personne en particulier mais il s’agissait surtout de corriger le tir. Orichalk regarda chacun des membres de la Cour puis reprit d’un ton moins sévère.
- Bien, ceci étant dit, merci d’avoir répondu à mon appel. Je vous ai demandé d’être là aujourd’hui car j’ai besoin de votre aide. Certains le savent peut être, mais nous cherchons activement un moyen pour désactiver cette putain de puce qui nous suit à la trace.
J’ai fouillé un peu partout et continue encore aujourd’hui. J’ai même lancé quelques graines sur des forums underground sur internet. Et l’une de ces graines a germé, il y a une semaine. Un gars m’a répondu, supposant qu’il avait des infos sur cette puce. Puis un coup de fil, et maintenant un rendez-vous. Ce rendez-vous a lieu dans quelques heures dans un entrepôt de Brooklyn. C’est pour là que vous êtes là.
- Ok, ça pue le piège à plein nez. Oui, je ne vous cacherai pas c’est dangereux. Et pourtant on ne peut pas laisser passer cette occasion. C’est pour ça, que chacun se prépare, s’arme. Nous allons débarquer sur le lieu du rendez-vous en sécurisant au maximum. Et tenter d’avoir un maximum d’information.
Les mines des uns et des autres étaient attentives. Des hochements de tête, des grognements, la Cour serait présente.
- Mercutio dirige les opérations, je resterai ici.
- Bonne chance.
La troupe se mettait en marche, direction NYC.